la mélatonine Autres noms : Hormone du sommeil, hormone de l'obscurité. Indications Efficacité probable Prévenir ou réduire les effets du décalage horaire. Efficacité possible Traiter l’insomnie. Efficacité incertaine Traiter la céphalée de Horton, la migraine, certains maux de tête, réduire la dépression associée à la ménopause et les troubles du sommeil chez les personnes travaillant de nuit. Posologie Voie interne Décalage horaire • Prendre de 3 mg à 5 mg au coucher, durant le voyage, pendant quatre à cinq jours. Insomnie • Prendre 3 mg de 30 minutes à une heure avant le coucher. Ce traitement n’est efficace que si le taux de mélatonine de la personne est bas. Description La mélatonine est une hormone produite par la glande pinéale (également appelée épiphyse). La sécrétion de mélatonine est inhibée durant le jour et stimulée durant la nuit, le maximum étant atteint entre 2 heures et 5 heures du matin, d'où ses autres noms : hormone du sommeil ou hormone de l'obscurité. Par l'intermédiaire de la mélatonine, l'épiphyse informe le cerveau sur les durées relatives des heures d'obscurité et d'éclairage sur une période de 24 heures (cycle journalier), mais aussi pendant toute l'année (cycle saisonnier). La mélatonine du commerce est un produit de synthèse, entièrement fabriqué en laboratoire. Les suppléments de mélatonine dite « naturelle » sont des extraits de glandes pinéales animales. Leur usage est peu courant et très controversé en raison des possibilités de contamination (on peut penser à la maladie de la vache folle, par exemple). Carence La mélatonine n'étant pas considérée comme un nutriment essentiel, aucun apport quotidien recommandé n'a été établi. On ne peut, par conséquent, parler de carence. Cependant, les chercheurs ont remarqué que les personnes souffrant de certains problèmes de santé avaient des taux de mélatonine inférieurs à la moyenne. Les voyageurs et les gens qui travaillent suivant des horaires rotatifs souffrent de troubles du sommeil qui semblent causés par une modification de leur taux de mélatonine. On a longtemps pensé que la production de mélatonine diminuait avec l'âge, mais des études plus récentes semblent indiquer que ce n'est pas le cas. L'exposition prolongée à des champs électromagnétiques pourrait inhiber la production de mélatonine. Les personnes cardiaques ont un faible taux de mélatonine; reste à déterminer s'il s'agit d'une cause ou d'une conséquence. Recherches Efficacité probable Décalage horaire. Les auteurs d’une synthèse publiée en 2002 ont scruté les résultats de neuf essais cliniques avec placebo et ont conclu qu’elle était efficace pour prévenir ou réduire les effets du décalage horaire. L'efficacité du traitement est plus prononcée lorsqu'on voyage vers l'est en traversant cinq fuseaux horaires ou davantage. Il est très important de prendre la mélatonine au bon moment, sinon les effets du décalage horaire pourraient s’accentuer. Les auteurs d’une méta-analyse publiée en 2006 ont pour leur part conclu que la mélatonine ne soulageait pas les troubles du sommeil reliés au décalage horaire. Cependant, leur travail a été critiqué, notamment parce qu’ils n’ont pas inclus plusieurs études concluantes dans leur analyse. Efficacité possible Insomnie. Deux méta-analyses récentes (2005) se sont penchées sur l’efficacité de la mélatonine sur le sommeil de personnes souffrant d’ insomnie, mais n’ayant pas d’autres problèmes de santé. Dans la première, les auteurs ont scruté 17 études (284 sujets en tout) : ils ont conclu que la prise de mélatonine réduit légèrement le délai avant de s’endormir (temps de latence) et augmente de façon modérée la qualité et la durée du sommeil La seconde méta-analyse, basée sur 14 études (279 sujets en tout), conclut que la mélatonine réduit le temps de latence, notamment chez les personnes qui ont de la difficulté à s’endormir, mais que son effet sur l’insomnie n’est pas clairement établi. Une troisième méta-analyse a été publiée en 2006. Les auteurs ont scruté les essais ayant porté sur des personnes souffrant d’insomnie secondaire, c’est-à-dire une insomnie provoquée par une maladie : troubles du développement chez les enfants, schizophrénie ou maladie d’Alzheimer, par exemple. Sur la base de neuf études regroupant 279 participants, les auteurs concluent que la mélatonine n’a pas d’effet sur l’insomnie secondaire. Leurs conclusions ont cependant été critiquées, notamment au chapitre des doses utilisées au cours des essais. Il semble que dans certains types d’insomnie secondaire, l’utilisation de faible dose (0,5 mg par jour plutôt que 5 mg) soit plus efficace. Notez cependant que la supervision d’un médecin est nécessaire avant d’entreprendre un traitement avec la mélatonine lorsque l’insomnie est causée par une maladie. Selon une synthèse publiée en 2001, les résultats de six essais indiquent que la mélatonine peut réduire le temps de latence chez les personnes âgées et améliorer légèrement la qualité du sommeil, notamment chez celles qui prennent des benzodiazépines et celles dont le taux de mélatonine est bas. En ce qui concerne les effets de la mélatonine sur la qualité du sommeil des personnes qui travaillent de nuit, les résultats sont généralement décevants, au mieux, modestes. Aux États-Unis, la mélatonine a un statut de médicament orphelin pour le traitement des troubles du sommeil liés à un dérèglement des rythmes circadiens chez les aveugle. Efficacité incertaine Migraine et maux de tête. Il existe une hypothèse à l'effet que la migraine ainsi que certains maux de tête sont causés ou déclenchés par un dérèglement des rythmes circadiens. Des chercheurs croient que la mélatonine serait utile dans de tels cas. Des données préliminaires indiquent que la mélatonine pourrait soulager la céphalée de Horton et la migraine. Efficacité incertaine Ménopause. Selon une étude publiée en 2005 et portant sur 139 femmes, la prise de 3 mg par jour de mélatonine durant 6 mois a réduit la dépression associée à la périménopause et à la ménopause . Une étude antérieure menée par le même groupe de chercheurs italiens avait donné des résultats similaires. Cancer (usage médical). Les auteurs d’une méta-analyse se sont penchés sur 10 études, toutes menées en Italie, au cours desquelles on a administré de la mélatonine à des patients ayant une tumeur solide (643 patients en tout). Ce traitement a réduit le nombre de décès après un an. Toutefois, ces études n’ont pas été menées à l’aveugle, c’est-à-dire que les patients et les chercheurs savaient qui prenait un placebo et qui recevait le traitement actif, ce qui peut fausser les résultats. Précautions Attention • L’utilisation de mélatonine en cas de maladie grave (cancer, épilepsie, maladie d’Alzheimer, etc.) doit se faire sous supervision médicale. • À utiliser avec prudence chez les personnes de moins de 21 ans (tant que la croissance n'est pas terminée). • Éviter la mélatonine d'origine animale en raison des risques possibles de contamination; ces extraits de glande pinéale sont cependant rares sur le marché. • En raison des risques de somnolence, de perte de vigilance ou d'équilibre, ne pas conduire de véhicule ou utiliser de la machinerie pendant les quatre ou cinq heures qui suivent la prise de mélatonine. Contre-indications • En raison du manque de données sur son innocuité, les femmes enceintes et celles qui allaitent ainsi que les enfants et les adolescents devraient éviter de prendre de la mélatonine. Effets indésirables Liste de 2 éléments • Au cours des études cliniques, la mélatonine a causé de la somnolence, des nausées, des maux de tête et des vertiges. Notez cependant que ces effets indésirables se sont également produits à la même fréquence chez les sujets qui prenaient un placebo3,6. • Des chercheurs suisses ont émis l'hypothèse que la mélatonine pourrait être un agent promoteur de l'arthrite rhumatoïde20. fin de liste Interactions Avec des plantes ou des suppléments • Théoriquement, l'effet des plantes aux propriétés sédatives (camomille, houblon, passiflore, valériane, etc.) pourrait s'ajouter à celui de la mélatonine. • Selon quelques rapports, la mélatonine peut avoir un effet sur le taux de glucose sanguin et pourrait donc, théoriquement, interagir avec des plantes ou des suppléments ayant un effet sur la glycémie. Surveiller la glycémie de près. • La mélatonine pourrait augmenter les risques de saignements en cas de prise simultanée avec des plantes ou des suppléments ayant des propriétés anti-coagulantes. Avec des médicaments • La fluvoxamine (Luvox®), un antidépresseur, peut faire considérablement augmenter la biodisponibilité de la mélatonine prise en supplément, ce qui, selon certains chercheurs, pourrait être utile dans le cas d'insomnie réfractaire, mais pourrait aussi causer de la somnolence et d'autres effets indésirables. • Anticoagulants. Quelques cas de diminution potentielle de l’effet de la warfarine ont été rapportés chez des patients prenant de la mélatonine. • Bêta-bloquants. Ces médicaments sont notamment utilisés pour traiter l'hypertension; deux d'entre eux, le propranolol et l'aténolol peuvent affecter négativement le sommeil nocturne, mais selon deux études préliminaires, la mélatonine pourrait réduire cet effet indésirable. Par ailleurs, selon des données préliminaires, la mélatonine pourrait faire diminuer légèrement la tension artérielle, mais on ne connaît pas la portée clinique de cet effet et on ne sait pas si la mélatonine interagit avec les médicaments qui réduisent la tension artérielle. La prudence est de mise. • Hypoglycémiants. Selon quelques rapports, la mélatonine pourrait avoir un effet sur le taux de glucose sanguin et pourrait donc interagir avec ces médicaments. Surveiller la glycémie de près. source passeportsanté.net